Pratique linguistique et politique en matière de langue régionale
Pratique linguistique et politique en matière de langue régionale
Sondage IFOP décembre 2019
Pour consulter le sondage cliquez ici ( notamment à partir de la page 12)
Le sondage comportait deux questions en rapport avec la pratique linguistique et la politique en matière de langue régionale.
- L’une concernait l’évolution des pratiques linguistiques des Alsaciens avec les réponses suivantes :
En général, est-ce que vous parlez plutôt alsacien ou plutôt français
sept 1971 déc 2019
- En famille 57% 21%
- Avec des amis 52% 17%
- Au travail 29% 12%
- L’autre concernait les solutions à apporter au recul de la pratique de la langue régionale avec les réponses suivantes :
Face au recul de la pratique de la langue régionale (dialecte et allemand standard) faut-il :
- mettre en place un plan d’action global (enseignement à l’école) 50%
- maintenir les mesures actuelles de soutien à cette langue 44%
- abandonner le soutien public à cette langue 6%
Ce n’est pas un scoop pour personne que l’on parle aujourd’hui moins le dialecte qu’il y a 47 ans! Ce n’est pas de ce point de vue que le sondage apporte quelque chose.
Ce qui est par contre important dans le sondage, c’est le fait que seulement 6% des Alsaciens (qu’ils soient francophones ou dialectophones) veulent qu’on abandonne les efforts pour renforcer le bilinguisme et que même 50% demandent un renforcement significatif de ces efforts sous la forme d’une politique globale.
Le plus grand nombre des Alsaciens soutient donc notre demande d’une vraie politique linguistique. Et ceci est le cas non seulement pour les derniers dialectophones (environ 30% qui ont encore un lien avec le dialecte selon le sondage), mais aussi pour la majorité (70%) qui est totalement francophone.
Ces derniers, eux aussi, adhèrent massivement au projet d’une région bilingue!
Ceci nous montre aussi que la politique du bilinguisme doit marcher sur deux jambes: d’une part, promotion de la connaissance de l’allemand standard pour les 70% pour lesquels l’alsacien est une langue « étrangère » et le dialecte et d’autre part, réactivation du dialecte pour les 30% qui peuvent encore retrouver une pratique.
Aujourd’hui en Alsace comme en Bretagne, la langue régionale est soutenue par des gens qui ne la parlent pas. C’est cela la bonne nouvelle du sondage.
En Bretagne ce qui les intéresse, c’est UNE langue bretonne et non la variété des dialectes bretons. De même en Alsace, les francophones sont intéressés par LA langue commune du Rhin supérieur : l’allemand standard.
La majorité de la population est d’accord pour soutenir un effort plus important pour le bilinguisme ! Il ne pourra plus être dit, « mais les Alsaciens n’en veulent pas ».
Appel est lancé aux élus, aux collectivités et à l’administration scolaire !